Les Bénéficiaires

Francisco Coro

Travailleur acharné, Francisco a conçu de superbes parcelles en terrasses sur le bas du village, où nous avons eu le plaisir de nous essayer au terrassement. Quelques arbres fruitiers, dont un très grand tumbó (fruit de la passion vert), jalonnent cet espace.

Mais ce campos ne lui suffisant pas, il entreprend en ce moment l'aménagement de parcelles situées près du fleuve Pilcomayo (900 m de dénivelé en aval du pueblo...).

Cette nouvelle production lui permettra de conforter ses revenus locaux, destinés à sa famille. L'effort supplémentaire n'est pas un obstacle pour lui,  sa devise: "¡con voluntad, todo es posible!" ("avec de la volonté, tout est possible !").                 

Modesta Jarata

Investie sur de nombreux fronts, Modesta est à la fois agricultrice, sur ses parcelles d'El Terrado, et membre active de l'atelier de tissage des femmes.

Ses champs, attenants à sa maison, ne bénéficient pas d'accès efficace à l'eau, nécessaire au bon développement des cultures et des arbres présents. Ces derniers subissent, de plus, de plein fouet l'appétit sans scrupule du bétail. Elle nous a récemment fait part de sa volonté de s'associer à sa voisine, Teófila Aricoma.

 

Cette activité ne l'empêche cependant pas de s'investir dans l'artisanat local. Au sein de "Sut'iyamuy ch'aska" ("Étoile du matin", nom du groupe des femmes), elle conçoit de superbes articles, tel de magnifiques sacs, pochettes, porte-monnais... Ses très nombreux enfants se dispersent dans le pays, jusqu'à la lointaine amazonienne Santa Cruz. 

Primo et Frederico Condore.

La famille Condore vit sur le sommet d'une montagne, légèrement en contre - bas d'El Terrado, en face de notre demeure Era Moqo. L'isolement important de leur positionnement s'accompagne de l'absence d'accès à l'électricité et de l'éloignement de la source d'eau.

Malgré cette situation difficile, Frederico, fils de Primo, a récemment regagné le domicile familial, dans l'optique de travailler avec sa famille. Sans eau, leurs parcelles d'El Terrado ne leur sont pas d'un grand intérêt, ces deux campesinos s'intègrent dès lors dans la "Ruée vers le Pilcomayo". Le positionnement en contrebas du lieu implique de bonne condition de sol, ainsi que la possibilité d'irriguer. Chacun d'eux détient une parcelle là-bas, celle de Primo étant bien établie et entretenue, celle de Frederico, très grande, en bonne voie d'être défrichée. 

Hermana Aricoma

Souvent rencontrée à la tête d'un détachement de cochons ou de vaches, Hermana les dirige à la baguette, comme sa tienda (petite boutique). L'échoppe, guère plus grande qu'une chambre à coucher, regorge d'une myriade d'articles en tout genre, de l'alcool à brûler aux bonbons, en passant par les piments séchés.

Nous comptons parmi ses clients fidèles, son commerce ne se substituant toutefois pas au marché dominical de Villa-Villa. Elle cumule cette activité avec la culture de son jardin secret, potager intérieur foisonnant : fèves, maïs, patate, tumbó, pêchers et autres envahissent l'espace réduit de ce havre de végétation.